Dans Spindle, la tisseuse archétypale qu'est l'araignée dialogue avec une intelligence artificielle. Elles abordent l'histoire et l'avenir de la technologie, l'importance du mystère face à l'information, les traces perdues de l'histoire du textile – et donc celles du travail des femmes.

Le lien entre les deux domaines à première vue distincts de la technologie numérique et du tissage se manifeste par la carte perforée, dont l'invention contribua à rendre le tissage industriel plus efficace et plus complexe dans les années 1800. La carte perforée inspira ensuite le premier ordinateur programmable, conçu en partie par la mathématicienne Ada Lovelace, première femme à programmer des ordinateurs. Le tissage peut donc être considéré comme la toute première technologie binaire. Lorsqu'un fil monte ou descend, il transporte des zéros et des uns, tout comme le langage numérique.

À l'instar de ses œuvres précédentes, Oona Libens mobilise différentes techniques de projection, tout commes des ombres et des effets de lumière pour créer une expérience audiovisuelle à la fois éphémère et tactile, appuyée par le design sonore de Vica Pacheco et Jürgen De Blonde.

75 min
en anglais

Oona Libens (°1987) est une artiste belgo-suédoise dont le travail s'articule autour de l'archéologie des médias et l'histoire de l'image (en mouvement). La lumière et l'ombre sont ses moyens d'expression, tantôt utilisées dans des œuvres performatives ou dans des objets en deux ou en trois dimensions. Après des études de musique en Suède, elle obtient son diplôme au School of Arts (KASK) de Gand en 2012. Depuis, elle a réalisé une série de performances poético-scientifiques sur l'univers, la mer, le temps et le corps.

https://oonalibens.com