music performance film expo conversations dig deepeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer
Telling Tales. Towards Antifascist Futures
Storytelling Night w/ Mlondiwethu Dubazane, Lucile Saada Choquet & Panamby

performance music

Storytelling Night w/ Mlondiwethu Dubazane, Lucile Saada Choquet & Panamby

sound performance
FR 22.03 20:00

Un exercice d'écoute attentive, de connexion et de présence avec les complexités et les ancêtres de chacun·e.

20:00 Mlondiwethu Dubazane
21:00 LUCILE SAADA CHOQUET
22:00 PANAMBY

 

MLONDIWETHU DUBAZANE, INTONE

performance son, durée 45 minutes, salle dorée

 

intoner
dans le monde des tons, la musique issue de la multiplication du un,
dans le monde des tons,
la musique et l'organisation spontanées de l'esprit -
actuellement,
en train d'élucider ce brillant mystère,
intoner
avec une montée et une descente de la voix,
une dévotion élevée,
un sentiment de passion.
je me suis réveillé et j'ai prié pour avoir de la force.
les marées se retirent,
une ouverture.

flux sonore de l'inspiration, flux sonore de la lumière, flux sonore de la vie, flux sonore de l'émotion immersive, flux sonore dans l'espace derrière nos yeux, le son de la vie. flux sonore du son sans son, flux sonore de l'écoute, flux sonore du cœur, inspirer un mouvement d'énergie dans notre environnement.

La performance de Mlondiwethu nous propose d'explorer l'intonation et d'habiter l'instant à travers la poétique du son. C'est une invitation à entendre et écouter activement et en pleine conscience, à se connecter aux corps et aux histoires qui partagent le même espace sonore.

 

Mlondiwethu Dubazane est un créateur sonore sud-africain, esprit spontané, praticien de la musique et interprète. Sa vision cherche à cultiver une sensibilité de cœur dans le son et dans la pratique. Chaque jour, Mlondiwethu, écoute l'espace derrière les yeux, derrière les tripes, derrière le bassin, derrière le cœur. Il considère sa musique comme une offrande à l'inspiration qui palpite en chacun·e de nous. Récemment, Mlondiwethu a partagé un nouveau morceau intitulé ‘for what occurs at the depth of experience’, disponible sur toutes les plateformes de streaming.

 

LUCILE SAADA CHOQUET, La Station SAADA, un lieu d’écoute et de lectures croisées

lecture / performance, durée 45 minutes, en français, beurscafé

Enfant, je lisais par devoir puis jeune adulte la pratique de la lecture - vous savez ce moment où l'on dirait que les mots ont été écrits pour soi - est venue comme par surprise, réparer des blessures profondes. La honte d'être noire s'est peu à peu transformée en fierté, la colère inexplicable est alors devenue légitime et surtout, un horizon de rêveries s'ouvrait à moi, ou plutôt je compris que je pouvais agir sur le réel. Il me fallut avoir un corps, arrêter de le faire mourir, et entrer en contact avec d'autres personnes qui comme moi faisaient l'expérience de la violence. Je vous invite à entrer dans ma conversation imaginaire entre Frantz Fanon et Elsa Dorlin. Deux penseureuses qui continuent d'inspirer ma pratique de performeuse et de metteuse en scène. Peut-on en 2024 écouter collectivement de la pensée non narrative ? Il sera question de décolonisation, d'autodéfense et de pratiques de résistances poétiques et politiques.

 

Lucile Saada Choquet (elle/adoptée – FR) est une artiste décoloniale basée à Bruxelles. Après des études d’arts du spectacle en Normandie, elle se forme comme actrice à Arts²/Ecole Supérieure des Arts (Belgique). Issue d’une formation artistique héritière d’une culture raciste et eurocentrée, elle questionne son propre langage artistique en expérimentant dans chacun de ses gestes une pratique décoloniale de l’art. Artiviste, préoccupée par la trace, elle crée des dispositifs scéniques qui, par le jeu, la dramaturgie, la performance et l’installation, mettent en scène des corps politiques. Avec sa première création, ‘Jusque dans nos lits’, elle situe son travail à l’endroit d’une réparation collective du trauma colonial, et pose des choix artistiques radicaux par rapport aux représentations de genre, de race et de classe. Depuis 2021, Lucile Saada est membre du Collectif Associé du théâtre Le Rideau (Bruxelles). Elle est également artiste partenaire du Théâtre Varia (Bruxelles) et associée au Théâtre de Liège pour la période 2024-2028. Elle mène actuellement une enquête artistique centrée sur l’adoption transraciale et transnationale dans le cadre du programme européen Future Laboratory. Son travail a notamment été distingué par le Prix Jo Dekmine 2022 et le Prix Maeterlinck « meilleure découverte » de la saison 2022-2023 pour ‘Jusque dans nos lits’.

 

PANAMBY, ABISSAL

performance son, durée 50 minutes, espace doré

C'est dans le lent trafic de l'accouchement et de la digestion du deuil que j'ai commencé à me laver avec de nombreuses eaux. Il y eut des bains dans la mer, la rivière, dans une bassine, à l'aide de calebasses, de seaux, de pluie et d'herbes. Les langues d'eau profondes d'ABISSAL reflètent le firmament, un chant célébrant les âmes.

Une apparition sonore pour les soins de masse et le deuil. Le grand Kalunga, de l'abîme sans fin de la mer, capturant les corps noirs trafiqués, envoûtés par la fuite et l'exil, jusqu'à l'abîme noir et profond du ciel, foyer des corps et des mouvements qui composent notre ascendance diffuse et mystérieuse. Une configuration d'obscurité liquide, de black-out, de voix creusant des labyrinthes à travers le temps, de perspectives désorientées, de vision floue, d'un espace dense gonflé par la symbiose de créatures impossibles. Pénombre offerte aux yeux, une plongée sonore à travers des images révélées par les oreilles du corps. Omi, Emi, Ori. De l'eau, du souffle et une tête bioluminescente. Des os, des fossiles, des ancêtres enfoui·e·s dans l'océan. Faites résonner leurs voix. Entends avec moi leur appel désarmant.

 

Panamby est un artiste, un déséducateur, PaMa (parent non-binaire), et maître et docteur en arts. Sa pratique vise l’enquête et la création autour des limites psychophysiques liées aux pratiques de modification corporelle, au son, à la matière et aux pratiques oniriques dans les expériences rituelles, les apparitions, les figures et les visions. Il poursuit des chemins de guérison à travers divers territoires brésiliens. Il commence à générer des sons en tant que pratique poétique obscure, suscitée par la grossesse et l'accouchement, une tentative de toucher l'invisible et de communiquer dans d'autres langages. Récompensé par le prix des arts visuels Amina Paula Barros (2020, Maranhão/BR) et le prix des arts Tomie Ohtake (2022, São Paulo/BR), il a participé à des résidences et des festivals tels que LabSonora (Manaus/AM), Sonido (Belém/PA), Novas Frequências (Rio de Janeiro/RJ), The Listening Affect (Porto/PT), MIT-SP (SãoPaulo/SP), Santiago A Mil (Santiago/CL) et Prague Quadrennial of Performance Design and Space (Prague/CZ).