L’une des questions les plus fréquemment posées sur Google est « Comment être normal ? » Nous voulons tous être aussi normaux que possible, mais comment définissez-vous cela ? Les manuels de psychologie identifient les écarts, mais restent vagues sur la norme.

Souvent, notre désir d’être normal n’a rien à voir avec ce qui se passe réellement à l’intérieur de nous, mais avec notre désir d’inclusion sociale. Nous voulons nous intégrer, faire partie d’un tout, être acceptés. Le fait d’être standardisé nous confère une sérénité, nous permet de nous mettre au diapason. De préférence dans un carré.

Dans son spectacle, Louis Vanhaverbeke explore les limites de la normalité au sens figuré et littéral. Nous construisons des cellules d’isolement, des prisons et des écoles afin de limiter la normalité et de nous distinguer de l’autre. Mais dans quelle mesure cette pensée capsulaire menace-t-elle notre liberté et notre personnalité ? Qu’est-ce qui sépare la zone de sécurité de la zone potentiellement dangereuse ? Qui détermine ce qui a sa place à l'intérieur ou à l'extérieur des murs ?

Cette fois, Vanhaverbeke, bricoleur par excellence, remplit la scène de barrières Heras, de boîtes de rangement et d’une armoire à fusibles. Il construit, fore et entasse, tout en essayant musicalement de comprendre ce qui le contrarie. Grâce à ses bricolages, il élargit son monde intérieur, ouvre des portes là où il n’y avait auparavant que des limites, des fenêtres où jusqu’il y a peu on ne voyait que des miroirs.