Le blackfacing est un phénomène qui rend douloureusement visibles les stéréotypes et les préjugés, un phénomène qui n’est malheureusement pas encore exclu du forum public par tout le monde. Dans Black Off, la performeuse sud-africaine Ntando Cele  - en compagnie des White Swiss Jazz Band (Compositeur Simon Ho au clavier, Patrick Abt à la guitare et Pit Lee Hertig à la batterie) - inverse les rôles : Bianca White — l’alter ego blanc de Ntando Cele — monte sur scène avec une perruque blonde et des lentilles bleues, entièrement grimée en blanc, whitefaced. 

White est une Rhodie, une globe-trotteuse blanche zimbabwéenne qui donne des cours de développement personnel, pratique la méditation, s’engage pour les enfants — elle en a même adopté quelques-uns — et rêve d’un monde blanc où chacun pourrait surmonter son noir intérieur et extérieur. Jusqu’à ce que Vera Black, une punk noire, entre en scène... À travers des plaisanteries et des boutades politiquement incorrectes, la performeuse dénonce le racisme caché qui sous-tend notre quotidien. 

Cele, qui est née en Afrique du Sud, a étudié l’art dramatique à Durban, fréquenté l’école DasArts à Amsterdam et vit et travaille actuellement en Suisse, s’interroge sur le concept d’identité, analyse les préjugés et démonte les stéréotypes. "Il faut savoir que multiculturalité ne signifie pas nécessairement compréhension interculturelle."

Partie du NORMAL SCHNORMAL, un programme multidisciplinaire sur la normalité et d’autres déviations.